Il serait vain de le nier : après ses très bonnes performances du début de saison au « World Cup » de Cape Town et, surtout, du « WTS » d’Abu Dhabi, les proches de Bob Haller, autant que lui-même, attendaient avec impatience sa sortie de samedi à Quarteira, la cité balnéaire en Algarve, voisine de son camp d’entraînement depuis quatre mois.
C’est que pour la première fois de la saison, il devait attaquer les distances olympiques (1500 mètres de natation, 40 km de course cycliste et 10 km de course à pied) alors que les épreuves sud-africaine et arabe s’étaient disputées selon le format « sprint » sur des distances de moitié moins.
Notre compatriote, sans le claironner, s’était lui-même, dans son for intérieur, fixé l’objectif de terminer dans les 10 premiers des 68 concurrents au départ.
Cette ambition, il l’a réalisée, non sans mal cependant, après avoir envisagé bien mieux.
C’est que, pour une fois, il avait effectué une très bonne nage. En effet, et malgré les conditions atmosphériques exécrables – il fallait lutter contre un vent violent et des vagues conséquentes – le sociétaire du X3M de Mersch sortait en 13e position de l’eau, à 28 secondes seulement de l’homme de tête, le Français Dorian Coninx, 28e mondial et grand favori de la course.
Si Bob Haller pouvait nourrir quelques regrets à l’arrivée, c’est qu’il a loupé de très peu,( à cause de quelques problèmes avec sa combinaison néoprène lors de la transition), un groupe d’une demi-douzaine d’adversaires qui sont très rapidement revenus sur Coninx, alors que notre bonhomme se morfondait dans un autre groupe de chasse d’une dizaine de concurrents, parmi lesquels personne ne voulait réellement faire sa part du boulot.
Dans la nuit tombante et dans un froid de canard, notre représentant pointait finalement à 2’22’’ lorsqu’il se lançait en 11e position sur la course à pied, qui allait être dominée haut la main par le dénommé Coninx, déjà cité plus haut.
En analysant les différentes portions chronométrées, l’on constatera que sur les 10 km (en 32’46’’) à pied, Bob Haller n’a perdu que 1’35’’ sur le vainqueur intouchable.
En d’autres termes, s’il avait pu accrocher le bon wagon à la sortie de l’eau, ce qui était parfaitement possible, il aurait pu flirter avec un top 5.
L’important aura cependant été que Bob Haller a pu se convaincre qu’il est sur la bonne voie et qu’il pourra envisager les prochains rendez-vous avec l’élite mondiale en pleine confiance.
Text : Pilo Fonck Photo : Viviane Sloniewicz